Chat me fatigue - première partie

Publié le 16 Mai 2015

Bonjour à vous, lectrices, lecteurs,

je vous présente en cette magnifique journée, ma seconde nouvelle, complète. Elle est divisée en trois parties, afin de vous faciliter sa lecture. Attention cependant, la seconde partie est plus volumineuse que les deux autres. La nouvelle est basée sur son histoire, et également sur une multitude de notes comique. Il est donc important de les lires pour bien comprendre tout ce qui passe par la tête du protagoniste principal. J'espère qu'elle vous plaira, vous parlera et vous fera rire. J'attends avec impatience vos commentaires, qui m'aideront à m'améliorer et à continuer d'écrire.

Très bonne lecture, et à bientôt.

Daënor

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      Un ballon traverse la salle à manger. Il s’enfuit par la porte fenêtre, grande ouverte, donnant sur le jardin démesuré de mes maîtres[1]. La petite Emmie file à toute vitesse, essayant – en vain – de rattraper son jouet. Elle ne pose même pas les yeux sur moi, qui me prélasse tranquillement sur Shakespeare[2]. Âgée de six ans, la petite à énormément d’énergie à revendre. Un peu trop à mon goût. Mais cela me permet, parfois, de courir avec elle. Je l’accompagne dans les escaliers, sous le regard des innombrables tableaux, ou bien dans la salle à manger, où je me glisse sous la table de verre, je dérape sur le tapis marocain, et la télévision frise la crise cardiaque à chacun de nos passages. Cela la fait beaucoup rire.

 

     Un ballon traverse la salle à manger. Il s’enfuit par la porte fenêtre, grande ouverte, donnant sur le jardin démesuré de mes maîtres[1]. La petite Emmie file à toute vitesse, essayant – en vain – de rattraper son jouet. Elle ne pose même pas les yeux sur moi, qui me prélasse tranquillement sur Shakespeare[2]. Âgée de six ans, la petite à énormément d’énergie à revendre. Un peu trop à mon goût. Mais cela me permet, parfois, de courir avec elle. Je l’accompagne dans les escaliers, sous le regard des innombrables tableaux, ou bien dans la salle à manger, où je me glisse sous la table de verre, je dérape sur le tapis marocain, et la télévision frise la crise cardiaque à chacun de nos passages. Cela la fait beaucoup rire.

 

      J’étire ma patte droite. J’observe un moment ces merveilleux coussinets qui sont miens. Je les humidifie avec quelques coups de langue. Puis, je me lave les oreilles. La droite, bien tendue vers le plafond, et la gauche, coupée en son milieu, lui donnant un aspect de lettre M. Cicatrice d’une aventure fort lointaine[3], alors que j’étais un jeune chaton insouciant dans ce vaste monde. Je suis mieux ici, à dégrader sereinement l’histoire culturelle de la race de mes maîtres. Ah tiens ! Voici mon préféré : Robert, peintre à ses heures perdues[4], d’une gentillesse inouïe et d’une douceur sans pareille : il ne peut pas résister plus de quelques secondes à mon intense regard ambré. C’est l’artiste de la maison, l’âme sensible, qui veille sur moi comme à la prunelle de ses yeux. Sa femme, rarement là, est beaucoup plus pragmatique : dans la raison plutôt que l’émotion. Lui, grand et svelte, s’approche de moi, main tendue pour me caresser. J’offre ma tête, museau au-devant, pour accompagner son geste. Ses mains sont douces[5]. Il aplatit gentiment mes esgourdes, puis me gratte le haut de la tête, avant de redescendre me chatouiller le creux du dos. Il sait s’y prendre pour m’entendre ronronner. Mon maître me jette un dernier regard avant de continuer dehors, surveiller sa fille. Je saute d’un bond distingué de mon perchoir, et me dirige aussi vers l’extérieur. Queue en l’air, vibrisses scintillantes, poil soyeux, j’irradie le jardin de ma divine présence[6]. Je passe tranquillement sous la table de jardin, passe à côté du gigantesque barbecue[7], traverse le potager et arrive enfin à destination : mon bosquet préféré. Là m’attendent mes deux compères : Bastet, la chatte des voisins, et Pik, le hérisson du quartier.

 

      Je m’incline devant elle, et tape la patte de mon ami. Nous parlons du temps, de moi ou encore de la qualité de notre nourriture respective[8].Puis, alors que tout se passe pour le mieux dans notre monde plein de poils et de piques, ma ravissante amie tend la patte et m’interpelle : mon maître donne un carton à la voisine d’en face. Des anciennes affaires dépassent de la boîte, reliques de mon passé de chaton.

 Oh misère !!!

 

[1] Et je pèse mes mots : pas moins d’ 1hectare de gazon, une piscine aussi grande que votre appartement, des sofas, deux barbecues, trois cabanes de jardin, une immense table à manger armée d’un parasol électrique, des chemins en gravier, un bois privé et un ruisseau.

[2] C’est un de mes arbres à chat que mon maître m’a si gentiment offert. J’apprécie grandement pouvoir dormir et faire mes griffes sur les grands noms de l’Humanité.

[3] Je n’ai pas le temps de-vous conter chaque détail... Mais si vous insistez, alors souvenez-vous juste de mon combat prodigieux et héroïque pour sauver un Hérisson en proie à un chien méchant, bruyant et dangereux. Et en plus, ce dernier était moche.

[4] C’est-à-dire : toutes.

[5] Pas autant que mon extraordinaire fourrure, évidemment. Mais, il est bien placé sur l’échelle humaine.

[6] Quoi ? J’en fais trop ? Vous trouvez ? Moi pas.

[7] Je suis certain que je pourrais y faire cuire tout un banc de poisson entier !

[8] Parler de vous : humains ? Pourquoi ferait-on une chose pareille ? 

 

Daënor

Rédigé par Etienne Charleux

Publié dans #Nouvelle

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